Patrick Martin : L’entreprise, source de résilience ?

Patrick Martin sera l’invité des Journées de l’UCLy, le jeudi 11 avril à 16 h. Le nouveau président du MEDEF a pris la tête du syndicat à un moment charnière. Son objectif est ambitieux : Faire de l’entreprise une force motrice pour l’adaptation de notre société face aux crises. Il présentera cette vision lors de la dernière table ronde des Journées de l’UCLy, le jeudi 11 avril à 16 h : « Les entreprises, lieu de résilience face aux défis contemporains ? »

A l’heure ou notre société fait face à une succession de crises, les entreprises doivent elles aussi s’adapter. D’un côté, l’urgence écologique nécessite une remise en question fondamentale de notre modèle économique, toujours trop dépendant de l’exploitation des énergies fossiles. De l’autre, l’entreprise bénéficie d’une vision favorable de la société. Le secteur privé est considéré plus agile que les institutions publiques, capable de s'adapter et d'innover. Est-il donc possible de réunir ces deux tendances contraires? Comment faire de l’entreprise un lieu de résilience sociale et environnementale ? Ce sont les questions posées lors de ces Journées de l'UCLy.

Qui est Patrick Martin ?

Originaire de Bourg-en-Bresse, Patrick Martin, est PDG de l’entreprise Martin-Belaysoud, fondée par sa famille en 1829. En 2022, l’entreprise a un chiffre d’affaires annuel de 1 milliard d’euros et emploie près de 3 000 salariés. Patrick Martin est engagé dans le militantisme patronal depuis près de 30 ans, il a été plusieurs fois président régional du MEDEF avant de prendre la direction du syndicat national.

Croissance verte et adaptation

Dès le début de son mandat, Patrick Martin a défini une nouvelle orientation pour le MEDEF, sous le signe de la « croissance verte » . L'objectif affiché : une France neutre en carbone d'ici à 2050.

Selon le nouveau représentant du patronat, la croissance économique n’est pas un obstacle à la transition écologique, elle en est une condition. « Réussir la transition écologique constituera la condition pour réindustrialiser la France » explique-t-il dans une interview. « La nouvelle économie qui se dessine, l’économie verte, constitue un levier de croissance durable et figure comme l’un des axes prioritaires pour réindustrialiser la France. C'est essentiel pour notre souveraineté, l’emploi, le dynamisme de nos territoires et la croissance. »

Transformer la crise en opportunité, c’est un thème récurrent dans la vision de l’avenir pour Patrick Martin. On la retrouve dans sa vision d’une deuxième « transition », technologique cette fois, l’émergence de l’IA dans le monde du travail. « L’intelligence artificielle représente d’extraordinaires opportunités... Et quelques menaces » explique-t-il lors d’une conférence. « Il y aura des effets fondamentaux en matière de formation, en matière d’emploi. Autant que possible il faut anticiper ces évolutions, les accompagner et les rendre positives. »

Les intervenants de la table ronde

Patrick Martin échangera avec Mylène Franceschi, déléguée régionale au groupe La Poste AuRA, Fany Allarousse, directrice RSE du groupe Serge Ferrari et Guy Sidos, PDG du groupe Vicat. La conférence sera introduite par Patrick Artus, économiste, et animée par Jean-Pierre Vacher, Directeur de Lyon Décideur.

Restaurer le dialogue

Si l’entreprise peut devenir un « lieu de résilience » face aux crises, c’est grâce à une position à part dans la société. Dans un contexte d’effritement de nos institutions collectives, elles peuvent compter sur une ressource précieuse : La confiance des français.

Dans un sondage Ifop de 2021, 83% des français déclaraient avoir une bonne image des entreprises, et 67% d’entre eux se déclaraient « fiers » d’appartenir à la leur. Ce constant se vérifie dans un sondage Odoxa réalisé en mars 2024 pour cette nouvelle édition des Journées de l’UCLy : 46% des français déclarent croire en l’entreprise pour « prendre en charge les vulnérabilités de notre société ».

Vulnérabilités : La confiance flanche

Depuis les premières Journées de l’UCLy en 2022, le thème de la vulnérabilité n’a fait que prendre de l’importance pour la société française. 65% des français considèrent désormais le pays comme « vulnérable », une hausse de 13 points en deux ans ! Les français sont aussi pessimistes sur la capacité des institutions sociales à réagir. Seuls 27% d’entre eux pensent le personnel politique capable de « prendre en charge les vulnérabilités ». Même la confiance accordée aux systèmes dédiés s’érode. Si 60% des français font toujours confiance aux associations, et 59% aux systèmes sociaux, ils étaient 69% dans les deux cas en 2022. Par contraste, l’entreprise reste relativement stable : 46% des français lui font confiance en 2024 contre 48% en 2022.

Lire l’article dédié au sondage UCLy/Odoxa 2024

Pour capitaliser sur cette confiance, Patrick Martin a entrepris de faire de l’entreprise une voix qui pèse dans les grandes orientations de notre société. « A l’heure où les fractures au sein de notre société s’intensifient, il en va de notre responsabilité de renforcer nos liens avec les partenaires sociaux. […] L’affirmation des valeurs de l’entreprise doit intervenir dans tous les débats publics, car elles sont au carrefour des enjeux économiques, politiques, sociétaux, voire sociologiques. »


Les invités des Journées de l'UCLy

Florence Parly : Une Ministre face aux crises

Quelles sont les institutions françaises de référence face aux crises ? Le système de santé bien sûr, les services d’urgence, mais aussi le monde militaire. Pour la prochaine édition des Journées de l’UCLy des 10 et 11 avril consacrées à la résilience face aux crises, il était naturel d’inviter Florence Parly.

Alain Bernard : Les leçons du sport

A quelques mois des Jeux Olympiques de Paris, l’UCLy a la chance de recevoir l’un des plus grands athlètes de l’Histoire de la natation française. Quadruple médaillé aux Jeux Olympiques (dont deux d’or), plusieurs fois recordman du monde du 100m nage libre, Alain Bernard sera le Grand Témoin des Journées de l’UCLy, le jeudi 11 avril à 14h30.